mercredi 31 juillet 2013

Embaucher ? Pour quoi faire ?



Retrouvez cet article et toutes les fiches pratiques de l'entrepreneur sur
Creative Consulting



Officiellement la crise dans laquelle notre pays est plongée a démarré en 2008. Certes, ses effets se sont fait sentir un peu plus tard suivant les secteurs et les régions, mais elle a bien fini par arriver. Si on ne regarde que les secteurs concernés par la crise, on constate que la première action qui a été menée a consister à "réduire la voilure". En d'autres termes, à réduire ses charges fixes pour faire face à la diminution de revenus.

Le problème avec cette "crise" est qu'elle dure et qu'elle semble s'être installée pour longtemps. Bien sûr, les hommes politiques tentent de nous rassurer en expliquant qu'on va en sortir car il y a des "frémissements" et que certains indicateurs montrent un redémarrage. Mais ces indicateurs sont-ils vraiment pertinents ?

Par ailleurs, mettons-nous un instant à la place d'un chef d'entreprise qui a vu ses marges et son carnet de commandes fondre comme neige au soleil. Il a bien entendu commencé par supprimer les postes tenus par les intérimaires et ne pas renouveler les CDD. Comme cela ne suffisait pas, il a peut-être dû taper dans le dur : faire des licenciements parmi son personnel stable.



En effet, cette crise a eu, quelque part, un effet salutaire pour son entreprise : celui de se remettre en cause. Tel poste est-il vraiment utile ? Ai-je vraiment besoin d'une secrétaire ET d'une comptable ? Bref, certains salariés ont fait les frais d'une réorganisation, souvent justifiée par la situation économique et par les perspectives à moyen terme de l'entreprise.

Mais voilà, comme la crise est toujours là, l'entreprise a appris à vivre chichement, en demandant beaucoup aux salariés qui restent : certains cumulent désormais plusieurs fonctions (tout en n'ayant pas été augmentés), les heures supplémentaires augmentent, même si le fait de les re-fiscaliser les a rendu moins attractives, etc..

Et puis il a revu ses process internes, il a cherché à optimiser ce qui pouvait l'être. En d'autres termes, il a augmenté sa rentabilité : faire plus avec moins ...

Comment gérer la reprise dans ces conditions ?

Les politiques, encore eux, pensent que mécaniquement, la reprise va se traduire par de nouvelles embauches car les entreprises vont devoir faire face à une hausse de leur activité. Et c'est là où ils se trompent (dans une certaine mesure) car il y a un dicton qui s'applique très bien au cas présent : chat échaudé craint l'eau froide !

Mettons-nous encore une fois dans la peau du chef d'entreprise qui a affronté la crise : il a licencié (et a pu par là même constater que cela coûtait très cher et que c'était long ...), il a sans doute mis la main à la poche (en diminuant ses revenus, en injectant de l'argent), tout en devant gérer la défection de certains "partenaires" bancaires.

On a donc aujourd'hui un homme ou une femme qui a vécu près de 5 années terribles qui lui ont fait prendre conscience de certaines choses et surtout qui l'ont rendu extrêmement prudent(e).

En conséquence, si reprise il y a, elle n'aura à mon sens pas d'effet immédiat sur les embauches car les chefs d'entreprises attendront sans doute plusieurs mois (voire années) une confirmation de la tendance avant de prendre le "risque" d'embaucher.

Un autre effet de la crise étant d'assécher la trésorerie, il va d'abord falloir chercher à reconstituer ce matelas qui lui a permis de tenir pendant ces années noires. Ce n'est donc pas en embauchant qu'il va pouvoir le faire.

Non, en réalité, il préfèrera demander encore à ses salariés de faire des efforts, quitte à les rémunérer un peu mieux.


Il donc fort probable que, même si une embellie se profile, elle ne profite pas aux chômeurs. Les entreprises vont en effet d'abord commencer à reconstituer leurs fonds propres, continuer à travailler sur la rentabilité de leur affaire et, seulement après, si l'amélioration se confirme nettement, envisager d'embaucher. Finalement, tout se résume à un problème de confiance en l'avenir, chose qui ne décrète pas, mais qui se construit petit à petit ...

Et pour vous, la sortie de crise se traduit-elle automatiquement par des embauches ?

Pour aller plus loin : 

           

lundi 29 juillet 2013

Le Médiateur du Crédit : Info ou intox ?



Retrouvez cet article et toutes les fiches pratiques de l'entrepreneur sur
Creative Consulting



Quand une entreprise rencontre des difficultés avec une ou plusieurs banques, elle a quatre possibilités qui ne sont pas exclusives : négocier directement avec la ou les banques concernées pour résoudre le problème, trouver une autre banque pour remplacer celle qui pose problème, lancer une procédure contre la banque concernée, saisir le Médiateur du Crédit.

Il est évident que la nature du litige qui oppose votre entreprise à la banque va définir les actions à mettre en place. Ainsi, pour un problème de prêt refusé, il ne sera pas forcément utile de lancer un Mandat ad hoc ou d'assigner la banque, le plus simple étant sans doute de changer de banque.

Mais, il se trouve une personne qui peut dans la plupart des cas vous aider, c'est le Médiateur du Crédit.


1) Saisir le Médiateur du Crédit

Le but du Médiateur du Crédit, comme son nom ne l'indique pas nécessairement est de se poser en intermédiaire entre une entreprise et une banque lorsqu'un litige existe entre elles. Son rôle n'est donc pas limité aux problématiques de crédit, mais couvre l'ensemble des opérations pouvant exister entre une banque et son client.

La saisine du Médiateur du Crédit est extrêmement simple puisqu'il suffit de renseigner un formulaire en ligne sur le site du Médiateur. Une fois ce dossier rempli, vous recevrez une réponse sous les 48h. Généralement, le Médiateur vous appelle directement et tâchera d'en savoir plus sur l'entreprise et le litige.

Le Médiateur du Crédit est généralement logé dans l'antenne départementale de la Banque de France, et il se trouve souvent être le directeur départemental de cette institution. Il a donc un poids certain vis-à-vis des banques.

2) Quelques contraintes

Lorsque vous engagez une médiation avec la ou les banques qui vous posent problème, il est implicitement souhaité que les seuls interlocuteurs soient la banque et le représentant légal de l'entreprise. En d'autres termes, on vous fera comprendre à demi-mot que la présence de votre avocat n'est pas forcément souhaitée. Bien entendu, rien ne vous empêche de venir avec, surtout si le litige qui vous oppose à la banque relève du délit ...

Ensuite, mieux vaut bien préparer son dossier. En effet, si vous voulez être crédible aux yeux du Médiateur du Crédit, mieux vaut connaître son affaire sur le bout des doigts. Venez également avec votre dernier bilan, votre prévisionnel, votre plan de trésorerie, votre carnet de commandes, etc.. Bref, venez avec tous les documents qui montrent que vous avez vraiment besoin que le Médiateur débloque la situation pour que vou puissiez continuer à avancer. Cela demande un peu de travail, mais le jeu en vaut la chandelle.

Enfin, il ne faut jamais oublier que le Médiateur est souvent un banquier. Cela lui permet de comprendre la mentalité et de maîtriser le vocabulaire des banquiers, mais cela peut parfois donner l'impression qu'il n'est pas forcément objectif. Cela dit, le fait que l'Inspection Générale des Services soit composée de policiers, ne l'empêche pas d'être crainte des services de police ...
En fait, la seule contrainte réelle est que vous risquez de ne pas toujours suivre les échanges car les banquiers parlent une langue parfois difficile à comprendre ...

3) De gros avantages

Le Médiateur du Crédit intervenant dans les litiges opposant les entreprises à leurs banquiers, il est une véritable tour de contrôle et a donc connaissance de tous les problèmes. Si une banque a tendance à déraper sérieusement, il va le savoir car beaucoup d'affaires la concernant lui arriveront. Cette vision globale pourra lui permettre d'intervenir de manière plus globale auprès de la banque.

Les banquiers ont horreur qu'on mette le nez dans leurs affaires et surtout que la Banque de France soit au courant de leurs travers. Le fait de saisir le Médiateur du Crédit met donc véritablement la pression sur les banques, surtout si vous êtes dans votre droit.

Enfin, à l'issue de la médiation, un plan d'actions est rédigé par le Médiateur du Crédit et les banques doivent s'y tenir. D'ailleurs, il faut reconnaître qu'elles le font avec d'autant plus de bonne volonté qu'elles peuvent toujours se réfugier derrière le fait que le Médiateur le leur a ordonné ...



Pour résumer, je dirais que si un litige vous oppose à une banque et que vous êtes dans votre bon droit, vous ne devez absolument pas hésiter à faire appel au Médiateur du Crédit. C'est une étape qui va souvent permettre de débloquer la situation. Evidemment, cela ne vous empêchera pas d'aller plus loin après, mais en attendant, la remise en place de découverts par exemple, peut vous permettre de tenir !

Et vous, avez-vous déjà saisi le Médiateur du Crédit ?

Pour aller plus loin : 


           

lundi 22 juillet 2013

Faire plaisir ou se faire plaisir ?



Retrouvez cet article et toutes les fiches pratiques de l'entrepreneur sur
Creative Consulting



Quand une entreprise crée un nouveau produit, la tentation est forte pour son dirigeant de commencer par se faire plaisir en y apportant des petits trucs techniques ou esthétiques. Au commencement, la volonté de procéder ainsi est louable car c'est un moyen comme un autre de montrer son savoir-faire et ses compétences techniques. On se dit également que ces petits plus vont permettre au produit de se démarquer de la concurrence.

Oui, mais voilà, est-on certain que c'est vraiment ce que recherchent les clients ? A-t-on étudié précisément les besoins des futurs clients ? Leurs attentes ? En d'autres termes, qu'est ce qui va déclencher l'acte d'achat chez eux ?



Ces questions doivent être posées avant de se lancer dans une phase de série car s'il apparaît que le produit ne rencontre pas son public, il est très coûteux de revenir en arrière et de le modifier pour le rendre conforme aux attentes des clients.

C'est la raison pour laquelle le principe de lean startup décrit par Steve Blank et Alexander Osterwalder semble assez sain : commencer par réaliser rapidement un prototype qui porte en lui les fonctions de base qui auront été identifiées comme répondant aux besoins des clients. Ensuite, présenter ce prototype aux clients pour s'assurer que tous leurs besoins sont couverts et éventuellement reboucler sur ses fonctionnalités tant que nécessaire. Enfin, lancer le produit à grande échelle.

On se rend donc compte que ce qui doit primer ce sont bien les besoins des clients. En d'autres termes, et pour revenir au titre de ce billet : il faut faire plaisir aux clients. Si, une fois que le produit est validé et qu'il correspond aux attentes des clients, on veut se faire plaisir et ajouter d'autres fonctionnalités, pourquoi pas. Mais cela ne doit intervenir que dans un second temps.

Et puis, après tout, se faire plaisir en ajoutant des éléments à un produit peut avoir une vertu qui est d'apporter un facteur de motivation supplémentaire aux personnes qui travaillent dessus. Cependant, la vraie motivation est sans doute que le produit se vende bien !


Dans tous les cas, il est fondamental que le produit développé par une entreprise fasse plaisir à ses clients, au sens où il répond à leurs attentes. Ensuite, pour compléter l'offre il toujours possible que l'entreprise se fasse plaisir en y ajoutant des fonctionnalités supplémentaires, mais seulement une fois que la problématique de base du client aura été résolue car ce n'est cela qui déclenchera l'acte d'achat.

Et vous, comment gérez-vous ces priorités dans le développement de vos produits ?

Pour aller plus loin : 


           

mercredi 17 juillet 2013

Rééchelonner ses dettes



Retrouvez cet article et toutes les fiches pratiques de l'entrepreneur sur
Creative Consulting



Lorsqu'on parle de dettes et de rééchelonnement de celles-ci, cela a un parfum de Grèce. Pourtant, une entreprise peut, parfois, être amenée à demander à étaler les dettes qu'elle a envers certains organismes pour éviter que cela ne les conduisent à l'assigner devant un Tribunal de Commerce ...

Car comme toujours, il faut partir sur deux principes : contester et négocier.

Contester, c'est possible

Contester car, lorsque les dettes s'accumulent auprès de certains organismes sociaux (URSSAF, RSI, etc.), ceux-ci ont tendance à exiger le paiement d'arriérés calculés de manière forfaitaire. Il peut d'ailleurs arriver que le montant réellement dû soit sans commune mesure avec ce qui est réclamé.

Et puis, si vous êtes sûr de votre fait, vous pouvez toujours contester devant le tribunal administratif compétent. Outre que cela permet de gagner du temps, cela peut parfois permettre de gagner à cause du non respect des procédures par le demandeur. Je ne voudrais pas faire de mauvais esprit, mais il faut bien comprendre que les tribunaux jugent selon le droit et que l'organisme qui vous réclame des cotisations peut avoir manqué quelque chose dans la procédure, ce qui peut suffire à le faire perdre.

Mais négocier, c'est mieux !

Mais, si la contestation peut avoir un sens dans certains cas, le plus simple reste quand même la négociation.

En effet, que ce soit le Trésor Public pour la TVA, l'URSSAF, le RSI, les différentes caisses (Caisse des Congés Payés du Bâtiment) ou même les organismes de prévoyance, il est non seulement possible mais recommandé de négocier si vous avez des retards de paiement.

Bien sûr, il vaut mieux anticiper et prévoir qu'on ne pourra pas payer telle échéance plutôt que d'avoir à gérer un retard de paiement, mais on ne fait pas toujours ce qu'on veut et le problème est que les retards peuvent très vite s'accumuler et prendre des proportions importantes.

La première chose est donc de faire un état des lieux : combien devez-vous payer et à qui ? Et pour ce qui est dû, quelle est la nature de la dette ? S'agit-il uniquement de la part patronale ou y a-t-il également la part salariale ?
Dans tous les cas, autant négocier un étalement pour une dette concernant la part patronale est assez aisé, autant c'est quasiment impossible pour ce qui concerne la part salariale. Il faut donc commencer par s'acquitter de cette partie avant d'entamer la négociation.

Ensuite, il faut réaliser un plan de trésorerie qui va le plus loin possible (un an est l'idéal) pour voir quelle est la tendance en termes de flux de trésorerie.
Si la tendance est à la hausse, c'est-à-dire qu'on constate qu'avec le temps, la situation de trésorerie va s'améliorer, tout va bien. Si la tendance est à la baisse, il va falloir estimer de combien est cette baisse et prendre les mesures qui s'imposent (réduction des charges, amélioration de la rentabilité, etc.).

Dans tous les cas, le plan de trésorerie va donner la marge de manoeuvre qu'il est possible d'avoir. Moyennant une marge de sécurité, cela va donner le montant qu'on peut affecter au remboursement de la dette.

Une fois qu'on sait ce qu'on peut rembourser, on peut alors se rendre chez ses créanciers et négocier avec eux un plan d'apurement ou de rééchelonnement de la dette. Je dis "se rendre chez ses créanciers" car il est très important d'avoir un contact physique avec ces organismes. Les relations humains sont ainsi faites qu'il vaut mieux voir son interlocuteur plutôt que de discuter par courriers interposés ! Le résultat est souvent meilleur.

Et puis, une fois la négociation entamée, vous avez mis un visage sur un nom, et il sera plus facile de rappeler la personne ensuite.

Enfin, une fois que le plan est arrêté, il est inutile de dire qu'il faut le tenir ! Là encore, le plan de trésorerie va jouer son rôle. En effet, si vous voyez que les prévisions que vous aviez faites s'avèrent un peu trop optimistes, il sera toujours temps de rappeler votre interlocuteur pour le prévenir d'un décalage à venir. La plupart du temps, cela passe, pourvu que le décalage ne soit pas trop important et que cela ne se répète pas trop souvent !


Ainsi, contrairement à ce qu'on peut croire, il est parfaitement possible de négocier un rééchelonnement de ses dettes avec les organismes sociaux et fiscaux. Tout est une question de discussion et de sérieux dans la préparation. Les interlocuteurs du Trésor Public, de l'URSSAF ou autre sont généralement des personnes intelligentes qui comprennent parfaitement qu'une entreprise peut avoir des difficultés passagères. Le tout est de les prévenir suffisamment tôt et ne pas les mettre au pied du mur.

Et vous, comment gérez-vous vos dettes avec les organismes sociaux et fiscaux ?

Pour aller plus loin : 

           

lundi 15 juillet 2013

Vacances, vous avez dit vacances ?



Retrouvez cet article et toutes les fiches pratiques de l'entrepreneur sur
Creative Consulting



Que ce soit pendant l'été ou à Noël, ou encore en février ou à Pâques, il existe de nombreux temps dans l'année qu'on consacre à des vacances. Mais vacances ne signifie par forcément vacance et si certains congés sont pris par l'ensemble du personnel, certains en revanche ne voient partir que quelques collaborateurs.

Si ces périodes d'absence sont légales et obligatoires pour les salariés, il n'en va pas de même pour le chef d'entreprise. En effet, libre à lui de partir quand il veut, ou plutôt, quand il peut ! Et pourtant, quand on réfléchit bien, les vacances pour le dirigeant d'une entreprise peuvent être non seulement un bon moment, mais sont salutaires.


1) Une occasion de tester ses collaborateurs

Lorsqu'on part en congés ou lorsqu'un cadre dirigeant de l'entreprise prend des vacances, cela peut être le moment de tester les capacités d'un collaborateur dont on aimerait qu'il prenne un peu plus d'importance dans l'organisation.

En effet, après avoir été correctement briefé, ce collaborateur va devoir gérer seul la tâche qui lui aura été confiée et il devra se confronter avec ses autres collègues. Pour peu qu'un debriefing ait lieu en fin de "mission", vous pourrez alors mesurer l'efficacité de ce collaborateur.

Cette mise en situation doit cependant bien être préparée : les autres salariés et les éventuelles personnes extérieures à l'entreprise susceptibles d'être en contact avec la personne concernée doivent être informés de ce remplacement. L'objectif n'est pas de tendre un piège à la personne, mais bien de mesurer sa capacité à vous remplacer.

2) Une occasion de prendre du recul

Prendre quelques jours de vacances, permet de prendre du recul au sens propre comme au figuré.

Ne plus être physiquement dans l'entreprise ni en contact permanent avec ses collaborateurs ou avec son environnement extérieur permet de se poser et de réfléchir au calme à des problèmes de fond. Cette prise de hauteur, tellement nécessaire pour élaborer sa vision stratégique, peut être réalisée à ces moments.

Et puis, partir de son entreprise permet de voir ce qui se passe dans le vrai monde, au-delà des reportings ou des différents mémos. Cela permet de mesurer l'écart éventuel existant entre votre offre et ce que les personnes peuvent en attendre.

Ce regard critique qu'on peut alors porter sur sa propre activité est souvent salutaire car il permet de voir ce qu'on n'aurait peut-être pas vu en restant enfermé dans son bureau.

3) Une occasion de tester son organisation

Il y a une réalité qui ne fait pas forcément plaisir pour son égo, qui est que lorsqu'on part, le monde ne s'arrête pas de tourner, et heureusement ! C'est donc le moment de s'assurer que tout ce qui a été mis en place fonctionne correctement.

Certains chefs d'entreprise qui se sont mis au milieu du circuit se refusent d'ailleurs à prendre des vacances pour cette raison : ils se sentent tellement indispensables qu'ils n'imaginent pas un instant que leur entreprise puisse fonctionner sans eux. Et pourtant, la meilleure des solutions n'est-elle pas précisément de devenir "dispensable" ?

Mais ce qui est vrai pour le dirigeant l'est aussi pour l'encadrement ou le reste des collaborateurs. Lorsque ceux-ci partent en congés, c'est le moment d'activer les "backups" et ainsi de s'assurer que l'organisation de l'entreprise est suffisamment bien faite pour que tout continue à fonctionner (presque) normalement. 

4) Une occasion de se reposer

Enfin, les vacances sont faites pour se reposer et changer d'air. Bien sûr, le fait de rester en veille est une bonne chose car cela permet de réfléchir au calme à la stratégie générale de l'entreprise. Mais pour autant, cela ne signifie pas courir partout, aller à des réunions d'information ou à des séminaires. Le but premier des vacances est, précisément, d'être en vacance de son entreprise ! Au singulier, le mot signifie vaquer à d'autres occupations.

Il faut également en profiter pour faire le plein d'énergie car la fonction de dirigeant d'entreprise est rarement de tout repos. Il faut donc s'accorder, s'imposer ces moments pour pouvoir tenir le reste du temps, surtout si l'entreprise connaît des difficultés.



Les vacances sont et doivent être un moment privilégié pour le dirigeant. Non seulement cela lui permet de prendre du recul sur son activité et, accessoirement, de se reposer, mais cela lui permet de valider son organisation qui, normalement, doit pouvoir fonctionner sans lui. Cela peut également être le moment de tester les qualités de tel collaborateur pour une évolution future. En un mot, les vacances sont très utiles et il ne faut pas s'en priver !

Et vous, prenez-vous des vacances ?

Pour aller plus loin : 


           

mercredi 10 juillet 2013

Comment identifier un dirigeant en difficulté ?



Retrouvez cet article et toutes les fiches pratiques de l'entrepreneur sur
Creative Consulting



Lorsque pour son activité de conseil on est amené à vouloir travailler avec des entreprises en difficulté pour leur venir en aide, il faut commencer par identifier ses clients potentiels. Mais cette démarche est loin d'être évidente, surtout si on veut traiter les premières difficultés le plus en amont possible.

En effet, si l'entreprise s'est déjà mise sous la protection du Tribunal de Commerce, cela fait l'objet d'une publicité et l'information est donc disponible au public. Mais si l'entreprise est en période d'observation ou que sa sauvegarde ou son redressement ont été prononcé, le travail à effectuer est différent de celui d'accompagnement en préventif, puisqu'on intervient alors en mode curatif.



Le véritable problème lorsqu'une entreprise est entrée dans une zone de turbulences, est qu'il va d'abord falloir que son dirigeant admette sa situation réelle. Or, le déni de réalité ou tout simplement un optimisme forcené font que, très souvent, le dirigeant n'a pas conscience de ce qui se passe réellement. Dans ce cas, pourquoi ferait-il appel à quelqu'un pour l'aider ?

Et puis, même si le dirigeant a conscience que quelque chose de négatif est en train de se passer, il va falloir qu'il ait envie d'en parler ! Par fierté, par peur de voir ses problèmes étalés au grand jour et donc d'effrayer ses clients ou ses banquiers, le chef d'entreprise n'aura pas spontanément envie de parler à d'autres personnes que celles de son entourage intime.

Une piste peut donc être les conseils habituels du dirigeant : son expert-comptable ou son avocat. Bien souvent en effet, ce sont des personnes en qui le dirigeant a confiance et à qui il pourra confier, sinon l'état de son entreprise, au moins ses doutes quant à ses chances de s'en sortir rapidement ... D'ailleurs, son expert-comptable, s'il effectue un suivi régulier de la situation financière de l'entreprise de son client, peut détecter lui-même des dysfonctionnements. Pour l'avocat, ce peut être moins évident, mais le fait que le dirigeant ait des litiges fréquents avec l'administration fiscale ou sociale ou avec son personnel peut lever une alerte.

Il y a enfin le réseau du dirigeant : que ce soient les organisations patronales auxquelles il peut adhérer ou les fédérations professionnelles, voire la Chambre de Commerce et d'Industrie dont il dépend, il peut s'y trouver des "tiers de confiance" auxquels il pourra se confier sur l'état réel de son entreprise. Ou par exemple, désirant céder son entreprise, il va solliciter l'aide de la Chambre de Commerce et d'Industrie ou des Métiers ou encore d'associations de repreneurs.

En fait, dans tous les cas, le meilleur moyen de prendre contact avec un chef  d'entreprise en difficultés, que ces dernières soient en phase d'incubation ou qu'elles soient avérées, est de passer par un tiers de confiance. Mais attention à ce que ce tiers ne perçoivent pas cette démarche comme concurrentielle sinon il n'aurait pas de raison de donner l'information.

Le fait de passer par un tiers de confiance permet également d'augmenter le champ d'intervention de ce dernier. En effet, si un expert-comptable parle de vous auprès d'un de ses clients qui commence à aller mal et que celui-ci accepte votre aide, cela permettra également à l'expert-comptable en question de se démarquer de ses propres concurrents car il pourra apporter une expertise supplémentaire à son client.


Ainsi, comme ce qui se passe sur les réseaux sociaux actuellement, mais qui a toujours existé, le fait de proposer ses services aux entreprises en difficultés par des tiers de confiance permet de passer l'obstacle du "je n'ai pas besoin de vos services, tout va bien" tout en garantissant la confidentialité tant recherchée et souhaitée par les dirigeants !

Et vous, comment feriez-vous pour identifier des dirigeants dont l'entreprise connaît des difficultés ?

Pour aller plus loin : 


           

lundi 8 juillet 2013

Avez-vous une vision stratégique ?



Retrouvez cet article et toutes les fiches pratiques de l'entrepreneur sur
Creative Consulting



De l'aveu des experts en la matière, les deux causes principales de difficultés dans une entreprise pouvant entraîner sa perte sont une insuffisance de fonds propres et une absence de vision stratégique. Mais, autant les fonds propres qui sont nécessaires peuvent être déterminés assez aisément, autant avoir une vision stratégique digne de ce nom est beaucoup plus complexe.

En fait, le problème même de la vision stratégique est qu'elle requiert de la part du dirigeant de l'entreprise une capacité à voir différemment. Ainsi, à une époque, le logo d'Apple portait en sous-titre "think different", ce qui est tout à fait dans l'esprit dans lequel doit se trouver le dirigeant : penser différemment. En d'autres termes, toujours faire autre chose et aller toujours plus loin avant les autres.


Monter sur la montagne

Le dirigeant est alors pris entre deux feux : celui d'assurer la gestion quotidienne de son entreprise et donc le court terme, et celui d'assurer la pérennité de son entreprise sur le long terme. Lorsque l'entreprise est de taille importante et que la gestion à court terme est traitée par des personnes dédiées, ce travail de réflexion stratégique peut être facilité sur le plan de la disponibilité intellectuelle. Mais encore faut-il que le dirigeant ait la capacité à s'extraire de son environnement pour se projeter.

Quant au dirigeant de petite entreprise, ce travail est rendu complexe par le fait qu'il doit très souvent assurer lui-même sa gestion à court terme.

Il faut donc être disponible intellectuellement et surtout avoir conscience que cette démarche nécessite de prendre de la hauteur. Car même si notre propre histoire ou notre culture influe sur la stratégie que nous allons adopter, il n'en reste pas moins que pour voir le paysage lointain, il vaut mieux monter sur la montagne !

Avoir l'esprit ouvert

Une chose également importante selon moi est l'ouverture d'esprit : il faut savoir sortir des schémas liés à sa profession ou à son domaine d'activité. On cite souvent Apple ou Amazon comme exemples, mais leur histoire est effectivement très intéressante. Quand on prend un smartphone aujourd'hui, on trouve tout à fait normal qu'on puisse prendre des photos avec, mais quand on se remet dans le contexte de l'époque on comprend ce que "ouverture d'esprit" signifie.

Sans être des nouveaux Steve Jobs ou Jeff  Bezos, chaque dirigeant d'entreprise peut parfaitement appliquer ce principe. En effet, ce qui se fait dans tel domaine peut sans doute être adapté chez soi. Ou encore, telle tendance qui se dessine peut sans doute avoir un impact pour son activité professionnelle.

Il faut être curieux et s'intéresser à tout ce qui bouge autour, tout en essayant d'imaginer comment cela pourrait être adapté à son métier.

Le long terme doit primer

Enfin, ce qui est important, c'est de bien comprendre que c'est le long terme qui doit guider l'entreprise, pas le court terme.

Il faut bien entendu payer ses fournisseurs ou les organismes sociaux et fiscaux chaque jour. Pour cela, il est donc nécessaire d'avoir des clients qui permettent de disposer des revenus suffisants. Mais vivre ainsi en permanence est très dangereux car la moindre crise, le moindre revirement du marché fait tanguer l'entreprise car, sauf si elle est très petite (et encore ...), elle aura du mal à s'adapter.

D'ailleurs, on voit souvent dans les Tribunaux de Commerce, des entreprises qui n'ont pas su s'adapter suffisamment vite et qui ont été asphyxiées car les charges couraient pendant que les revenus chutaient et que la trésorerie était insuffisante pour faire le tampon.

Et puis, faute d'une réelle vision stratégique, l'entreprise n'avait finalement d'autre choix que d'essayer de s'en sortir par le bas en baissant aussi vite que possible ses charges, ce qui obérait fortement sa capacité à rebondir.


Avoir une vision stratégique pour son entreprise c'est donc être en capacité à prendre de la hauteur mais en gardant l'esprit ouvert et en n'hésitant pas à regarder ailleurs ce qui se passe pour éventuellement en tirer des idées en procédant par analogie avec son métier. Ensuite, il faut porter le regard sur l'objectif et piloter son entreprise en fonction de cela, la gestion court terme n'étant finalement qu'une déclinaison de la vision stratégique.

Et vous, avez-vous une vision stratégique pour votre entreprise ?

Pour aller plus loin :