vendredi 3 août 2012

Pourquoi les entreprises ferment ? Partie 5 sur 5 - Ne pas vivre au-dessus de ses moyens ...



Retrouvez cet article et toutes les fiches pratiques de l'entrepreneur sur
Creative Consulting



Au cours de ces 5 articles, j'ai développé les raisons principales à mes yeux qui expliquent l'échec d'une entreprise.

Bien sûr, il existe plusieurs raisons et surtout, c'est rarement une seule cause qui est à l'origine de la disparition d'une entreprise. Mais il y a une raison, la dernière de cette petite étude, qui mérite une attention particulière car elle est sans doute un élément prépondérant dans les difficultés d'entreprise : la non-maîtrise des coûts !



Le bon sens dit que si l'on veut voyager loin, il faut ménager sa monture. En d'autres termes, il ne faut pas trop tirer sur la ficelle, sinon elle finit par se casser ...

Mon guide sera, comme souvent, le compte de résultat qui, si on prend le temps de bien le comprendre, peut être riche d'enseignements.

Il faut bien maîtriser ses coûts d'achats

Je lisais récemment un article très intéressant sur IKEA et sa stratégie de vente. Un des éléments fondamentaux de cette entreprise c'est que très tôt, elle a cherché à réduire ses coûts d'achat pour en répercuter la baisse sur ses prix de vente.

Par ailleurs, j'écrivais récemment dans le post sur la Marge qu'il fallait absolument suivre cette dernière et s'assurer de son niveau pour vivre. Or la Marge, c'est la différence entre le prix de vente d'un produit et le coût auquel on a acheté la matière qui le constitue.

Une bonne maîtrise des coûts permet donc de bien contrôler sa marge et donc d'augmenter ses chances de survie dans notre monde.
De plus, si vos clients vous demandent de faire un effort sur vos prix, il n'y a pas de raison de ne pas solliciter vos fournisseurs !

Si votre trésorerie vous le permet, vous pouvez même demander des escomptes à vos fournisseurs pour paiement comptant !

Les relations que l'on entretient avec ses fournisseurs doivent être basées sur cette recherche systématique des meilleurs coûts.

Ensuite, viennent les coûts salariaux ..

N'en déplaise aux âmes sensibles, les salaires sont une charge, comme l'indique le vocable de Charge de Personnel ou encore de Coût Salarial. Peut-être qu'un jour on verra dans la main d'oeuvre uniquement une source de richesse, mais nous n'en sommes pas encore là.

Les salaires et les charges sociales sont très souvent le plus gros poste de dépense d'une entreprise. C'est donc ici que les variations ont le plus d'impact.

La première règle importante que je me suis fixé est que la masse salariale permanente doit être en adéquation avec les revenus permanents ou en tout cas maîtrisés. Le reste doit être souple et flexible.

En effet, en France, employer quelqu'un prend très peu de temps : entre la rédaction du contrat de travail, la déclaration à l'URSSAF et autres caisses, en gros, on peut considérer qu'en une journée maximum, une personne peut être embauchée en CDI.
En revanche, pour le départ de la personne, cela se compte en semaines, voire en mois. Et pendant tout ce temps, si on n'a pas anticipé, les charges continuent à être payées et la société sombre doucement mais sûrement.
Comme le Code du Travail n'autorise pas la flexibilité, il faut utiliser les outils disponibles : CDD, Interim, etc..
Mais attention, ces outils doivent être utilisés avec prudence : employer un ou des salariés en interim pendant une année est stupide : cela coûte beaucoup plus qu'un CDI et surtout, si on a besoin d'une personne pendant aussi longtemps, pourquoi ne pas directement l'embaucher ?

A l'inverse, il faut absolument favoriser la polyvalence, et l'automatisation de certaines tâches, afin de limiter au maximum les embauches superfétatoires : les temps que nous traversons ne nous permettent en effet plus de disposer en interne de toutes les ressources que nous aimerions sans doute avoir sous la main.
C'est la raison pour laquelle beaucoup de fonctions sont externalisées.

Il faut penser comme un pauvre qui n'aurait pas les moyens de se payer telle ou telle personne et faire travailler au mieux, les personnels existants.

... Puis les coûts dits indirects ...

Les coûts indirects concernent tout ce qui est utile au fonctionnement courant de la société hors achats et personnel. Ce sont les loyers, l'électricité, l'eau, les assurances, etc..

Ce sont des achats qui peuvent être pour la plupart négociés chaque année (en particulier pour les assurances).
Il ne faut donc pas hésiter à renégocier systématiquement les contrats.

Je me souviens d'un contrat d'assurance que j'avais dans mon ex-société qui couvrait les coûts employeurs pour les arrêts maladie et accidents du travail (le reste étant couvert par la Sécurité Sociale). Ce contrat me coûtait une fortune et un calcul sur 3 ans, m'a montré que je dépensais environ 20 k€ chaque année pour un coût de l'ordre de 2 k€ par an ... Autant dire que ce contrat a été dénoncé !
Mais je ne me suis occupé de regarder ce contrat que lorsque j'allais entrer en Sauvegarde alors que si je l'avais fait 3 ans avant, j'aurais économisé pas mal d'argent.

Encore une fois, la même règle que pour les charges de personnel s'applique : il ne faut dépenser que ce qui est strictement nécessaire. Le superflu n'est pas de mise.

Ces économies doivent ensuite permettre d'investir dans du matériel performant. En n'oubliant pas d'avoir auparavant déterminé le Retour sur Investissement dudit achat. Car acheter une machine neuve en crédit-bail pour le plaisir d'acheter n'a pas de sens et est même dangereux pour la survie à terme de l'entreprise.

... et les coûts financiers !

Les coûts financiers sont sans doute ceux pour lesquels la règle qui consiste à dire que chaque coût doit être à l'origine d'un gain plus important, est la plus vraie.

Il y a tout d'abord les intérêts d'emprunts.
Si vous avez des dettes et que demandez de l'argent à une banque pour vous remettre à flot, vous êtes mal parti car un prêt bancaire ne doit servir qu'à investir ou à acheter de la matière qui vous permet de produire puis de vendre des biens.
De plus, il y a fort à parier que la banque y voie une opportunité pour vous demander d'être caution sur l'ensemble des encours que vous aurez chez elle ...

Ensuite, il y a les coûts liés aux différents produits financiers existants :
  • l'escompte
  • les cessions de créance
  • l'affacturage
  • les billets de trésorerie
  • les découverts autorisés
Ces produits financiers, s'ils sont utilisés à bon escient, peuvent être très utile pour éviter de "taper" dans la trésorerie de l'entreprise pour traiter une affaire un peu exceptionnelle.
En revanche, mal utilisés, ils peuvent mener l'entreprise sur des chemins dangereux car, comme il a été dit plus haut, ils sont souvent assortis de caution sur la tête du dirigeant ...

Enfin, comme partout, il faut systématiquement négocier les coûts des différents produits financiers que l'on met à votre disposition. En n'oubliant jamais que les banques sont des entreprises comme les autres et qu'elles peuvent (et doivent !) donc être mises en concurrence !


Pour résumer

Ce petit billet avait une forme un peu particulière, mais il en ressort un point très important : il faut systématiquement traquer les coûts qui s'avèrent inutiles ou superflus : que ce soit au niveau des embauches, des négociations avec les fournisseurs ou les banquiers ou des coûts indirects.

C'est quand ça va bien que l'on peut imaginer que cela va mal et prendre les mesures nécessaires.

Sully disait "gouverner, c'est prévoir", et bien diriger une entreprise, c'est anticiper des catastrophes à venir pour être le prêt le jour où la tempête éclate.

Et vous, qu'elle est votre approche au niveau des coûts ?

Si vous avez du mal à bien maîtriser vos coûts ou que vos charges sont trop importantes en regard de vos revenus, contactez-nous sur http://www.so-creativeconsulting.com pour que nous puissions vous aider à mettre en place les actions qui vous permettrons d'améliorer votre situation.
 

Pour aller plus loin :


           

2 commentaires:

  1. plusieurs trucs en vrac :


    regarder le prix des licences logiciels à l'achat et demander des avis d'utilisateurs sur le prix des mises à jours la revente/transfert de licences à d'autres entreprises.

    pour certains salariés plus tu les payes chers moins ils travaillent !
    (par expériences malheureuse... et les syndicats ils demandent tout et n'importe quoi combien d'entreprises ont coulé à cause de ça)

    être à la fois gentil, sévère mais juste pour être pris au sérieux, sinon tu passes pour un guignole et la c'est la cata.

    "la concurrence te teste, tes clients te teste, tes salarié te teste, ta famille te teste"

    bref un bon produit et beaucoup de clients.
    www.forum-blogs.com

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Un bon produit c'est sûr, mais encore faut-il communiquer et encore communiquer pour que tout le monde sache que c'est un bon produit !

      Supprimer